Comme tu sembles calme tout à coup
Violaine
Nous ne nous blottirons pas du tout
tu es de l’autre bord maintenant
de la tendresse
Mais qui donc à leur tour prendra
soin des enfants
Pourrai-je tout inventer
Mets ce loup sur tes yeux pour
au moins quelque indice qu’ils
feindront de ne pas reconnaître
Toute la mer à ta peau
La mer douce
Caressante
Lécheuse
Tu seras bénie grosse à jamais
habitée d’œufs innombrables qui
s’agglutineront à tes parois exaucées
Bien sûr je me charge des enfants
ne t’inquiète pas
Je serai consolante berceuse si bonne
Travaillante
Je leur ferai des chambres bleues
Des boîtes de toutes sortes
De gros œufs durs antiques où tendre
l’oreille pour écouter la mer
Pour écouter la mer
Amyot, Geneviève, « Comme tu sembles calme… », Corps d’atelier, Montréal, Éditions du Noroît, 1990.